L’escargot (paroles André Coulon, musique D Barda)
Un soir dans mon jardin
J’entends des hurlements
A dresser le poil des carottes
Et mettre les pommes en compote
Je m’avance en silence
Par mesure de prudence
J’ai cru entendre un loup
Mais ce n’est que l’hibou
D’la queue d’un ver de terre
Qui se débat par terre
Les oiseaux se sont tus
Plus personne ne remue.
Quand soudain j’aperçois
Sous un chou de Milan
Un escargot tout droit
Qui hurle de toutes ses dents
Qu’il va se suicider
Car sa vie est brisée
Il pleure de toutes ses cornes
Un désespoir sans borne
Au grand dam des limaces
Qui trouvent pas ça salace
Et qui font les grognasses
En s’choutant d’vant leur glace .
L’escargot en furie
A pris un revolver
Et veut faire d’la charpie
De tout ce qui vit sur terre
Il cherche de tous côtés
Celle qui l’a berné
Une limace tigrée
Dans ses bas résillés
Et jure qu’les pesticides
Et autres limacides
Viendront un jour à bout
De cette nana marlou !
Il crie au jardinier
Subjugué que je suis
Qu’il faut tout incendier
Tout piocher tout griller
De ses deux cornes longues
Il frappe une caisse oblongue
C’est un tam-tam sauvage
Qui va faire des ravages
Il implore les pluies acides
Pestilentielles et qui feront le vide
Vive la pollution !
Vive la prostitution !
Va t-il devenir maquereau
Au milieu des poireaux
Il rassemble sans pitié
Les mollusques figées
Je vais vous mettre à Loche
Pour vous finie la cloche
L’errance dévergondée
Qui excite les routiers
Venez prendre votre pied
Dans une maison close
J’serai votre moitié
Et gare à c’lui qui cause.
La panique est totale
Le suspense infernal
Quand sous le chou une voix
Un cri d’ chat qui se noie
Je vois avec stupeur
Deux limaces naissantes
Et trois limaçons gris
Qui d’une voix frémissante
Et d’un geste mendient
Qu’on ouvre un parapluie
Plutôt qu’un paradis.
L’escargot dégrisé
Les regarde médusé
Un limaçon mignon
En faisant le dos rond
S’approche du dément
Et dit à son parent
Qu’il faut refaire sa vie
Changer de parti pris
Deviens notre maman :
crient les autres petits.
Dur dur de résister
A de tels arguments
L’escargot gentiment
D’un sourire éclairé
Se sent très maternelle
Et marche en demoiselle
Il surfe sur une laitue
Se répand dans l’oseille
Se refait une vertu
Et murmure : « toutes pareilles »
Si vous la rencontrez
Her ma frau dites
Dites lui simplement
Qu’à user des amants
A force de jardiner
Elle se fera planter
Par un virus pervers
Issu d’haricot vert
Ca lui coincera le dos
Ramolira l’cerveau
On la r’trouvera toute raide
Grelottant sous un plaid
Ou noyée dans un vase
Dans une dernière extase.
L’amour incontournable
De ce mollusque las
Fit une mère délectable
Humains méditez ça
HOMO SAPIENS TOI L’HETERO
QUE PENSES –TU DE L’ESCARGOT ?
HOMO SAPIENS TOI L’HETERO
QUE PENSES –TU DE L’ESCARGOT ?